SOUFFLE CONTINU Jeudi 1 Octobre 2020/20H00
« Out of Sight » Benjamin Jarry solo
Étirement, répétition : deux modalités de manipulation du temps musical. C’est cette perception que questionne Benjamin Jarry avec l’installation / performance OUT OF SIGHT, pour violoncelle et dispositif stroboscopique. Cette pièce, d’une durée de 30 minutes, est basée sur un staccato continu : les frottements d’archets, légèrement différents à chaque fois, créent un morphing très organique de la plastique sonore et une dilatation progressive de la temporalité. Ce mode de jeu évoque la confection d’une céramique par un potier sur son tour, dont la rotation permet une modulation infinie des formes.
Inspiré par la Dream Machine*, cette performance s’accompagne d’une création visuelle qui se regarde les yeux fermés 1 : 4 stroboscopes entourent le violoncelliste et sont disposés en carré afin que chaque spectateur puisse avoir dans son « champ de vision » deux à trois sources en déphasage. Comme pour la Dream Machine, ce dispositif amène le public à fermer les yeux, et ainsi à coloniser, à fertiliser ses propres rêveries…
Conçue par Brion Gysin et Ian Sommerville,(1958) elle se compose d’un cylindre rotatif percé d’ouvertures, placé autour d’une source de lumière ; la rotation provoque des flash -l’oeuvre se regarde les yeux fermés- qui génèrent des phosphènes dus à la persistance rétinienne des impulsions lumineuses.
Déconseillé aux personnes photosensibles.
Thomas Tilly solo
Première séance d’écoute d’une série de phonographies réalisées dans les forêts et communautés Punans et Dayaks du Nord est de Bornéo. Le projet est inspiré du livre “Comment pensent les forêts” de l’anthropologue canadien Eduardo Kohn. Projet soutenu par L’Institut Français (résidence Hors Les Murs) et le Studio d’en Haut.
Le Field Recording pour Thomas Tilly
Il ne s’agit pas que de capter le son, mais de placer le microphone au même rang que l’instrument de musique et d’envisager la situation de cet instrument dans l’espace comme une méthode de composition ; il s’agit de détourner son rôle d’outil de communication pour appréhender l’onde sonore autrement. S’attaquer à un immatériel croisant tout ce qui constitue et conditionne le matériel, s’attacher à parler et user du bruit comme quelque chose de précieux et unique, et confronter ce bruit à ce que l’on appelle musique.
Intermède : « Marelle Cortazar » (théâtre Rasim Biyikli + Gilles Gelgon + Marie-Laure Crochant)
Julio Cortazar, Marie-Laure Crochant, Rasim Biyikli et Gilles Gelgon vous offrent quatre minutes de poésie respectueuses des gestes barrières et des règles de distanciation sociale…